FEUTRE. Deux cent cinquante pages, 70 anecdotes, 160 photos et plus de 10 mille heures de vol : « Alors on ne peut plus les compter, en 34 ans de vol ». Les pensées et les paroles de Maurizio Bottegal ont pris leur envol comme le parapente « et ce fut un plaisir de les mettre sur papier », raconte le parapentiste très décoré, qui a concouru sur la scène compétitive internationale de 1989 à 2009 (y compris une équipe médaillée d’argent aux Mondiaux 2009). Championnats du Mexique et de bronze en Autriche vingt ans plus tôt) et continue de décoller parce qu’il ne peut s’en empêcher.
Né en 1962, il est examinateur instructeur de vol libre, fondateur et directeur de l’école de pilotage « Monte Avena ». Il y a quatre ans, il était directeur de course du championnat du monde de parapente organisé dans le ciel de Feltre. Tout est dans le livre « Les Seigneurs du Vent ». La (mon) histoire du parapente entre anecdotes et curiosités », qu’il présentera demain (si le temps le permet) à partir de 18h à Malga Campet, sur le Mont Avena.
Avez-vous ressenti le besoin de raconter votre histoire dans un livre ?
« C’est mon histoire de parapente, mais j’ai mis ‘la mienne’ entre parenthèses dans le titre précisément parce que c’est aussi l’histoire de nombreux autres parapentistes que j’ai rencontrés en cours de route et qui ont honoré ce livre de leurs pensées et de leurs histoires uniques. Il s’est passé beaucoup de choses dans le monde, j’ai rencontré beaucoup de gens et j’ai demandé la contribution de dix-huit pilotes ».
Comment s’organise l’histoire ?
« Le livre est conçu autour des émotions, une histoire à travers des anecdotes. Ce qui m’a le plus plu, c’est que quelques pages lues par des non-volants leur donnent envie de suivre un stage de parapente. »
Qu’est-ce que le vol ?
« C’est une passion très forte. J’ai commencé en 1987 et je n’ai jamais pu m’arrêter. Au début, nous n’étions guère plus que des parachutistes sans avion et les compétitions concernaient l’atterrissage de précision, puis il y a eu des développements incroyables. »
Qu’est-ce qui vous attire vers le sommet ?
« J’ai toujours été très sportif et tout aussi compétitif. Quand on court, le plaisir est très souvent lié au résultat, alors qu’à l’arrêt, on se rend compte qu’on survole les Vette Feltrines depuis vingt ans et qu’on ne les a jamais vues. Avec l’école de parapente, nous emmenons chaque jour des gens voler en tandem et le meilleur, c’est qu’ils sont ravis que ce soit une douce sensation. Au début, je n’y crois pas, parce que je pense que c’est une question d’adrénaline. »
Comment voyez-vous l’aspect risque ?
« Si vous faites du sport, vous risquez quand même quelque chose. Nous avons des pourcentages de risque similaires avec le vélo, la moto et bien d’autres choses. Je vole depuis 34 ans et la dernière fois que j’ai risqué ma vie, c’était à vélo sur le mont Tomatico. En pratique, le parapente, c’est un décollage, pas un décollage à vide, c’est bien plus fluide qu’on ne le pense. Il est vrai qu’il y a une certaine peur, pas la peur, car sinon il vaut mieux laisser tomber, mais la bonne peur vous fait faire attention. »
Voler est-il toujours une nouvelle sensation ou faut-il s’y habituer après un certain temps ?
« Les émotions que j’ai ressenties dans les premières années où tout n’était qu’une découverte ne peuvent plus exister. Mais les émotions sont toujours là, comme lors de longs vols, ou dans certains passages où l’on peut peut-être prendre des photos dans des environnements incroyables, qu’on ne pourrait pas atteindre autrement. Il y a quelques années, j’ai quitté Bassano et j’ai traversé le lac de Garde après quatre ou cinq heures : c’était une chose incroyable, j’ai fait des vidéos de tout le parcours et je suis encore ému en les regardant maintenant.
Qu’est-ce que le parapente a à voir avec les oiseaux de proie ?
« Ce sont nos compagnons de voyage. Nous les exploitons pour trouver des courants ascendants chauds, mais avec le temps, ils ont appris à nous exploiter : vous remarquez qu’ils vous regardent, ils voient si vous êtes dans un courant ascendant chaud et ils viennent aussi. »
Le mont Avena est le berceau du vol libre.
« Il a une longue tradition et constitue un point très spécial pour le mélange d’une large vallée, d’une montagne pas trop haute et donc pas trop exposée au vent en haute altitude, d’un très grand atterrissage avec la structure Boscherai qui, au-dessus du ans s’est imposé au niveau européen et mondial ». —
Raffaele Scottini
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